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11 novembre 2009

La Religieuse Portugaise

La_Religieuse_Portugaise

Révélation Lisboète.

Julie de Hauranne, une jeune actrice française parlant la langue de sa mère, le portugais, mais qui n'a jamais été à Lisbonne, arrive pour la première fois dans cette ville, où elle doit tourner dans un film inspiré desLettres de la Religieuse Portugaises de Guilleragues. Elle se trouve vite fascinée par une religieuse qui vient prier toute les nuits dans la chapelle de Nossa Senhora do Monte sur la colline de Graça. Au cours de son séjour la jeune femme fait toute une série de rencontres, qui, à l'image de son existence antérieure, semblent éphémères et sans suite, mais après une nuit où elle parle enfin avec la religieuse, elle entrevoit le sens de sa vie et de son destin.

Quand je vois que sort un film d'Eugène Green, c'est un immense plaisir, et je suis impatient d'être dans la salle et de découvrir enfin son nouvel opus. Que ce soit devant les films qu'il réalise "Toutes les Nuits" en 2001, "Le Monde Vivant" en 2003, "Le Pont des Arts" en 2004 (un chef d'oeuvre !), "Les Signes" en 2006, ou que ce soit dans les films où il joue ou pour lesquels il collabore, "Fragments sur la Grâce" de Vincent Dieutre en 2006 et "Les Amitiés Maléfiques" d'Emmanuel Bourdieu la même année, je ne suis jamais déçu.

Encore une fois, je suis sous le charme, parce qu'Eugène Green filme l'invisible. Ici, il s'agit du mystère virginal, de la prédestination, de la grâce. C'est aérien, épuré et érudit ; c'est surtout d'une liberté singulière et très précieuse. 

Il a confié le rôle de son héroïne à Leonor Baldaque, une des actrices fétiches de Manoel De Oliveira qui a joué dans 6 ou 7 de ses films, très habituée donc aux univers singuliers. Pour la soutenir, on retrouve Eugène Green en réalisateur (car il y a un film dans le film), Beatriz Batarda, Carlotto Cotta que j'avais découvert dans le magnifique "Odete" de Joao Pedro Rodrigues en 2006, Diogo Doria, Ana Moreira, et bien évidemment l'acteur fétiche d'Eugène Green, Adrien Michaux.

J'aime ces instants magnifiques où un personnage regarde la caméra, me regarde donc, fixement, sans rien dire. C'est très émouvant, humble et sans esbroufe, gracieux.

Enfin, il y a Lisbonne superbement filmée ; la musique et les chansons portugaises, très émouvantes elles aussi.

Et cette célébration épurée de la grâce, ce mystère virginal, Eugène Green le tiendra jusqu'au bout, puisque Julie rentrera à Paris, avec Vasco, ce fils qu'elle n'a pas eu. Superbe.

Deux heures de très bon cinéma.

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