Le sommet de Copenhague
Lutter contre les émissions de CO2.
Nous nous approchons donc du début du commet de Copenhague, où 87 pays devraient essayer de signer un accord, destiné à les engager tous, et de façons chiffrée, dans la lutte contre les émissions de CO2.
Depuis la parution des rapports du GIEC, malgré quelques voix de scientifiques un peu discordantes, il semblerait qu'il y ait consensus autour de l'idée que le réchauffement climatique est au moins en partie de la responsabilité des populations, de la façon de vivre des occidentaux, très gaspilleurs en matière de consommation d'énergies fossiles, émettrices de CO2.
Nous serions donc devant LE problème majeur de l'humanité de demain, et ce dans un très large consensus. Et ce problème majeur présente, il faut bien le dire, des "avantages" essentiels : il est compréhensible par tous, il est de la responsabilité de tous, et il connaît une solution elle-aussi compréhensible, la responsabilisation, les restrictions, les privations.
Je me demande si dans cette occasion n'a pas été abandonnée la complexité du monde, la multiplicité de ses maux, pour ne nous focaliser que sur un seul, même s'il est fondamental. Pourtant, l'intelligence des hommes a toujours permis de résoudre plusieurs problèmes à la fois.
En effet, je n'entends rien, mais peut-être suis-je sourd, sur les problèmes de démographie, sur les problèmes d'éducation et d'émancipation des femmes, sur les affres d'ordre sanitaire, sur les problèmes de l'eau. Or, on pourrait aussi s'accorder sur ces sujets, dans le même temps que sur les émissions de CO2, puisque notre avenir en dépend aussi.
Bientôt nous devrions être entre 9 et 10 milliards ! Et pour éviter cet accroissement de la population mondiale, qui causera bien des problèmes, il faut bien s'atteler au problème à venir de la démographie. Et cela ne pourra se faire que par l'éducation et l'émancipation des jeunes femmes, partout dans le monde, et surtout dans les pays les plus pauvres, afin qu'elles ne soient plus condamnées à des grossesses multiples, souvent non désirées.
Et s'occuper d'un souhaitable ralentissement de l'échappée démographique passe nécessairement par le financement d'un système sanitaire mondial, en construisant des hôpitaux, des dispensaires, dans les pays les plus misérables. Une bonne "éducation" doit aboutir à l'émancipation, dont le premier des effets est la compréhension de la nécessité sanitaire pour chacun d'entre nous.
Enfin, tout le monde s'accorde à dire que l'eau, et plus précisément la raréfaction de l'eau douce et potable, sera probablement la cause principale de grands malheurs géopolitiques. Certains entrevoient déjà des guerres effroyables. Pour autant, on ne sent pas une mobilisation générale de la part des pays riches pour remédier à ce problème, ce fléau, qui sera essentiel.
=> Je peux me tromper, mais je ne vois pas arriver un grand sommet sur les nécessaires éducation et émancipation des femmes et des jeunes femmes, sur l'impérieuse nécessité de construire un dispositif sanitaire mondial propre à sauver des populations démunies, et pour commencer de remédier d'ores et déjà aux pénuries d'eau.
=> En revanche, j'entrevois clairement les multiples et bruyantes auto-satisfactions qui viendront au terme du sommet de Copenhague, parce qu'on aura fixé, gravé dans le marbre, la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alors que le sommet de Copenhague devrait être aussi le tremplin essentiel vers d'autres sommets internationaux sur des thématiques essentielles, vitales, je vois poindre une espèce d'apothéose de la bonne conscience humanitaire des pays occidentaux.