Jacques Rancière
C'est à peine croyable, mais Jacques Rancière a été invité dans une émission de télévision. Il faut préciser que ce fut sur France 3, dans "Ce soir ou jamais", chez Frédéric Taddéi. Et c'est un immense bonheur.
Et ce bonheur s'ajoute à un autre bonheur, en tout point identique, celui d'avoir vu Alain Badiou, il y a quelques temps, dans cette même émission.
Je regrette, et je ne suis pas le seul, à ne pas voir les plateaux de télévision s'ouvrir davantage à ces grands philosophes qui osent se mêler de la chose politique, pour, de leurs réflexions, nous éclairer un peu, chaleureusement, et faire balancier à la "pensée" (pour ne pas dire arrière-pensée) du gouvernement actuel.
Evidemment, il faut se pencher ou se replonger de cet immense philosophe qu'est Jacques Rancière. Je m'étonne que trop peu de politiques, en France, s'en réclament, pour ne nous rabâcher que des poncifs, des incantations, des propagandes vulgaires.
Depuis "La parole ouvrière" et "La nuit des prolétaires" dans les années 1970, jusqu'à "Le spectateur émancipé" ou "Et tant pis pour les gens fatigués" ces dernières années, Jacques Rancière, mondialement connu et reconnu, porte sur le monde son beau regard bleu, dans le but toujours de partager avec nous ses interrogations, ses pensées, toujours passionnantes.
Outre le fait qu'il s'est toujours intéressé à des penseurs iconoclastes, tels Etienne Cabet, Louis Gabriel Gauny, et Joseph Jacotot, l'homme est cinéphile, ce qui n'a rien pour me déplaire. Et, chacun l'aura compris ici, il reste un maître à penser de la gauche, et même de la gauche révolutionnaire, ce qui n'a rien pour me déplaire...
J'ai toujours beaucoup aimé les philosophes qui ne se sont jamais embourgeoisés, qui nous ont toujours aimés, et incontestablement, Jacques Rancière comme Alain Badiou, est de ceux-là.