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La Vie ChonChon
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9 décembre 2009

La Route

La_Route

Survivre avec humanité.

Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s'est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d'un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d'énergie, plus de végétation, plus de nourriture... Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il fut. C'est dans ce décor d'apocalypse qu'un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites - le peu qu'ils ont pu sauver et qu'ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes, le danger guette. L'humanité est retournée à la barbarie. Alors qu'ils suivent une ancienne autoroute menant vers l'océan, le père se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire des rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n'a ni but ni espoir, il s'efforce de rester debout pour celui qui est désormais son seul univers.

Le chef d'oeuvre littéraire de Cormac McCarthy est enfin porté à l'écran et c'est John Hillcoat qui s'y attelle. Voilà longtemps que nous savons qu'il est presque impossible de rester totalement fidèle à un chef d'oeuvre de la littérature, et nulle comparaison ne saurait être faite.

Dans ce monde post-apocalyptique, que le réalisateur parvient à nous faire partager avec d'évidentes qualités plastiques visuellement époustouflantes, d'une violence parfois extrême, nous sommes au coeur d'un conte philosophique qui nous guidera l'émotion au ventre.

Viggo Mortensen, que j'avais littéralement adoré dans "A history of violence" de Cronenberg, est encore une fois en tout point magnifique, portant tout ce qu'il peut d'humanisme pour en passer les vertus à son fils. Et cette paternité touche au sublime, ce père, ce fils, dans leurs conversations, dans leurs sourires et leurs regards, vous perceront à vif. Kodi McPhee est ce fils troublé avec beaucoup de justesse, portant dans son jeu tout l'effroi d'un fils qui n'a de repère que son père.

Quelques seconds rôles, rares et ténus, croisent cette route sinueuse : Charlize Theron (le passé), Robert Duvall (le terme d'une vie), Guy Pearce (l'entrée vers un avenir), tous trois excellents.

Dans un contexte si monstrueux, c'est l'humanisme porté par Viggo Mortensen qui doit triompher, pour continuer d'avoir foi en l'avenir, même le plus hypothéqué. Tout cet humanisme passe dans le regard de ce père sur son fils, et c'est en tout point admirable.

Allez voir ce film sans hésitation aucune, et surtout, plongez-vous si ce n'est déjà fait, dans le livre magnifique de Cormac MacCarthy, un des plus beau de la décennie.

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