Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Vie ChonChon
La Vie ChonChon
Derniers commentaires
Archives
13 décembre 2009

Aujourd'hui !

MiroirPourquoi attendre après-demain ?

Lorsque je lis, que j'écoute, ou que je regarde les actualités, quelque chose, une pensée générale, me gêne profondément. 

Il est désormais très difficile de regarder la société telle qu'elle est aujourd'hui, afin d'essayer de lui apporter les modifications qui lui sont nécessaires pour construire un mieux-vivre ensemble, un meilleur pouvoir d'achat.

En effet, dès que des personnes (chômeurs, démunis, ouvriers, licenciés, menacés de délocalisations...) investissent le champ politique pour montrer du doigt l'ensemble de leurs difficultés, et manifester leurs appels à la solidarité, surtout dès lors qu'ils ne s'ont pas estampillés UMP, se voient systématiquement renvoyés dans les cordes.

Ce qu'il est de bon ton de porter en guise de débat, ce n'est pas aujourd'hui, ce n'est pas même demain, c'est un avenir lointain : nos enfants, nos petits enfants. Et, qu'il s'agisse de la dette abyssale ou de l'environnement et du climat, il nous faut accepter qu'aujourd'hui n'est plus rien, et que ce sont 2030 ou 2050 qui valent qu'on les défendent.

Comme si désormais il fallait choisir en un mieux aller aujourd'hui et un avenir lointain radieux. A ce titre, le combat environnemental et climatique aura préempté les surlendemains au détriment d'aujourd'hui. Il devient même presque indécent de revendiquer quoi que ce soit pour améliorer la société actuelle, tant il est plus gratifiant d'en appeler au sort "de nos enfants et de nos petits enfants".

Pourtant, il n'y a pas intellectuellement la moindre irrévérence à observer nos jours, et à traquer tous les dysfonctionnements actuels. Mais tout dépend, nous dit-on, du combat sélectionné : s'il s'agit d'enrichir les restaurateurs, qui votent à droite, il faut agir vite tandis que s'il s'agit de clientèles politiques plus volatiles, les calendes grecques sot bien suffisantes !

Et même dans le domaine caritatif, c'est la même chose : Alzheimer, dont s'occupe ardemment François Sarkozy, le frère de l'actuel Président, il convient d'en faire une priorité nationale, alors que bien d'autres causes mériteraient aussi qu'on s'y attelle plus massivement aujourd'hui.

Il y aurait donc une temporalité des combats complètement bouleversée. Or, lorsque l'on tend à la société un miroir, pour y voir les imperfections, c'est bien sur les urgences qu'il faut agir massivement, comme on le faisait il n'y a pas si longtemps dans les hôpitaux, tandis que les autres préoccupations seraient prises en charge avec davantage de sérénité.

C'est comme si on disait, mais sans le dire clairement, aux générations actuelles, qu'elles doivent, sous le poids d'un impératif moral indiscutable, prendre le mal en patience, au prétexte que "nos enfants et nos petits enfants" connaîtront des temps meilleurs. Pourtant, ce miroir devant moi rappelle à ma conscience les difficultés d'aujourd'hui, et non pas les maux éventuels d'après demain.

Imagine-t-on que les grands combats pour la liberté, l'égalité, la fraternité auraient pu être retoqués au prétexte que les générations futures en auraient les heureux bénéfices ? Evidemment non ! Nous devrions nous rappeler que les combats d'aujourd'hui ne doivent pas nous faire honte, car ils sont AUSSI les acquis de demain. Non ! Il n'y a pas lieu de se sentir investis aujourd'hui des maux d'aujourd'hui ! C'est ce que le miroir de la vie, souvent cruel, nous tend quotidiennement.

Et c'est sereins que nous aborderons les chantiers à construire pour l'avenir.

Publicité
Commentaires
H
Pour moi, cher Chonchon, "nos enfants et petits enfants" sont un mirage manipulé pour détacher l'attention du présent.<br /> Mais cela tu l'as bien compris et tu l'exposes avec brio.<br /> On oublie cependant que "nos enfants et petits enfants" auront dans leur bagage notre époque et que le fils ou la petite fille d'un ouvrier exploité,d'un fonctionnaire vilipendé où un chômeur humilié ne seront pas porteurs d'enthousiasme ou foi en l'avenir.<br /> La tristesse ausi se transmet et les traumatismes sociaux existent eux aussi.
La Vie ChonChon
Publicité
Publicité