Kerity, la maison des contes.

Merveilleux livres...

Natanaël a bientôt 7 ans, mais il ne sait toujours pas lire... Lorsque sa tante Eléonore lui lègue sa bibliothèque contenant des centaines de livres, Natanaël est très déçu !
Pourtant, chacun de ces contes va livrer un merveilleux secret : à la nuit tombée les petits héros, la délicieuse Alice, la méchante fée Carabosse, le terrible capitaine Crochet, sortent des livres...
Ils doivent prévenir Natanaël qu'ils courent un grand danger et risquent de disparaître à jamais.
Pour sauver ses minuscules amis et toutes leurs histoires, Natanaël, rétréci par la Fée Carabosse, se lance dans l'aventure !
Il affrontera vaillamment le très fourbe Ramastou, les crabes géants, l'Ogre affamé...
Arrivera-t-il à temps à lire la formule magique qui les sauvera tous ? Ce n'est pas parce que c'est inventé que ça n'existe pas !

Les programmations cinématographique durant les vacances ne sont jamais très heureuses, mais c'est aussi le moment de dénicher quelques pépites. Et d'évidence, "Kérity" en est une très belle.

Dominique Monféry n'est pas tout à fait un inconnu, puisqu'il avait réalisé "Franklin et le trésor du lac" en 2006, et supervisé les effets visuels de "Kuzco, l'empereur mégalo" en 2001. Mais avec ce film, il se rapproche de Michel Ocelot, au sommet de l'animation française.

Le scénario est très intelligent, conjuguant parfaitement le goût du cinéma et l'envie de lecture. L'esthétique raffinée est d'une grande richesse, et le graphisme, la luminosité, les textures, la vive palette de couleurs : tout est réussi.

L'aventure est haletante et poétique, les personnages sont attachants, les voix bien choisies : Jeanne Moreau, Julie Gayet, Pierre Richard, Lorànt Deutsch, Denis Podalydès, Liliane Rovère (très grande dame des seconds rôles).

En ces temps où seules semblent compter les prouesses techniques, les effets spéciaux, Dominique Monféry (qui a obtenu le co-financement de la région Poitou-Charente) nous rappelle que le merveilleux, l'intelligence et la sensibilité sont aussi des ingrédients nécessaires à la réalisation d'une merveille. Et ce brin de nostalgie, nous évoquant les contes de notre enfance, va bien au-delà d'un passéisme stérile.