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21 février 2010

Ander

AnderChronique paysanne.

Ander a la quarantaine passée, il est paysan et vit dans un coin perdu de la Biscaye avec sa soeur Arantxa et leur vieille mère. Il mène une existence monotone et ne connaît que le travail, que ce soit à la ferme ou dans l'usine voisine. Alors qu'Arantxa doit bientôt se marier et laisser Ander s'occuper seul de leur mère, celui-ci se casse la jambe et doit rester plâtré pendant deux mois.
Pour l'assister dans ses tâches, la famille embauche José, un travailleur péruvien. Le nouveau venu bouleverse bientôt les relations familiales en même temps qu'il trouble de plus en plus Ander...

Roberto Caston, que je ne connaissais pas du tout avant ce long métrage, nous invite à son étrange chronique paysanne, relatant une histoire d'amour entre un paysan basque et un immigré péruvien. Rare est le cinéma basque espagnol, mais si c'est pour nous proposer ce type d'oeuvre, j'en redemande !

Le film est naturaliste (et cela rappelle le génial Alain Guiraudie), proposant en forme de contraste, une simplicité formelle et une complexité humaine. C'est passionnant. On ne peut pas passer outre la maîtrise de la mise en scène, faite de plans fixes, plutôt lents, qui évoquent à merveille la solitude des protagonistes.

Le plus étonnant reste la rudesse de ce film, tant dans son propos, que dans sa forme : chaque plan semble s'arrêter une demi-seconde trop tôt, comme pour mieux signifier la sécheresse des protagoniste, leur nature humaine presque animale, indomptée, mais laissant apparaître la volonté d'être apprivoisée. Cette dichotomie rudesse/subtilité est digne des plus grands cinéastes.

Chaque rôle est magnifique, et âprement tenu, par des comédiens épatants : Josean Bengoetxea (Ander), Eriz Alberdi (Inaki), Christian Esquivel (José), etc... tous très fins dans leur interprétation à multiples facettes.

J'ai beaucoup aimé le portrait de ces protagonistes, qui derrière leur rudesse, cèlent des richesses et des tendresses insoupçonnées. J'aime cette fin où l'homosexuel paysan bourru, l'immigré, et la femme "maman et putain" finissent dans la même demeure, créant un monde nouveau, rien qu'à eux, comme une métaphore de la belle harmonie que peuvent créer les oubliés de ce monde.

Incontestablement, même si la fin ouvre la porte aux bons sentiments, c'est de l'excellent cinéma ! Rare et précieux.

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