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21 juin 2010

Les Moissons du Ciel

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En 1916, Bill, ouvrier dans une fonderie, sa petite amie Abby et sa sœur Linda quittent Chicago pour faire les moissons au Texas. Voyant là l'opportunité de sortir de la misère, Bill pousse Abby à céder aux avances d'un riche fermier, qu'ils savent atteint d'une maladie incurable. Mais Abby finit par tomber amoureuse du fermier, ce qui déjoue les plans de Bill...

Un rendez-vous avec Terrence Malick, c'est un moment auquel je ne saurais résister. Sa filmographie faite uniquement, selon moi, de chefs d'oeuvre, m'a beaucoup marqué. "La ballade sauvage" en 1974, "Les moissons du ciel" en 1979, "La ligne rouge" en 1999, et "Le nouveau monde" en 2006, sont incontournables.

En attendant son "Tree of life" qui finira bien par sortir, voici donc une version restaurée de ses "Moissons du ciel". Et j'en ressors comme la première fois, ébloui, au point de ne savoir trop qu'en dire. C'est toujours difficile de décrire ses amours, même cinématographiques.

Terrence Malick essaie de tout dire sur tout, avec très peu de mots, et nous présente le nuancier intégral des sentiments humains. Travailleurs malmenés, amours rompues, désirs inavoués, passions dévorantes, antagonismes sincérité/trahison, et la description de protagonistes enchaînés à leur nature humaine.

Ces protagonistes sont magnifiquement incarnés par Richard Gere dont la tension et la violence sont presque palpables ; Sam Shepard plus beau et hiératique que jamais ; Brooke Adams (fille de l'ancien président de la chaîne de TV CBS, ce qui explique largement qu'elle a fait la quasi-totalité de sa carrière sur le petit écran) et l'épatante Lidan Manz.

Les images de Nestor Almendros (Oscar de la meilleure photographie précisément pour ces "Moissons du Ciel") qui a aussi travailler avec Eric Rohmer et François Truffaut (César de la meilleur photographie pour "Le dernier métro" en 1980), pare le film de plans infinis sur la beauté saisissante du monde et la quiétude des espaces silencieux et éternels, au coeurs desquels se débattent les coeurs des hommes. 

"Le moissons du ciel", c'est toute la mythologie du grand ouest, et on y sent parfois la poussière venue des livres de la romancière Annie Proulx, et c'est aussi, ce qui me touche infiniment, une splendide allégorie du bonheur impossible. C'est un grandiose mélodrame des champs, au goût d'apocalypse.

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