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7 août 2010

Insoupçonnable

Insoup_onnableSavoir manipuler.

Henri est convaincu que Lise, sa nouvelle et jeune femme, l’aime sincèrement.
Henri est aussi convaincu que Sam, le témoin de leur mariage, est le frère de Lise.
La machination est parfaite. Enfin presque...

Nous voici devant le deuxième long métrage de Gabriel Le Bomin après "Fragments d'Antonin" en 2006, sur les conséquences de la guerre de 14-18 sur un homme qui est revenu, et sa difficulté à se défaire de sa culpabilité d'en avoir réchappé. Bien qu'un peu surestimé à l'époque selon moi, le film était intéressant et psychologique, et surtout doté d'une distribution remarquable en tous points : Grégori Derangère, Anouk Grinberg, Aurélien Revoing, Niels Arestrup et Yann Collette, rien que ça.

Ici Gabriel Le Bodin nous propose un thriller psychologique où les manipulations des uns et des autres enrichissent le scénario. L'univers du film n'est pas sans rappeler les intrigues bourgeoises de Claude Chabrol. Ici, un cinémascope froid, une photographie travaillée, des cadres très soignés forment un tout élégant et glacé qui ajoute à la tension fébrile du film.

Il s'agit presque d'un exercice de style sur le film noir. Les codes de l'archétype du film noir made in USA dans les années 1940-1950 sont époussetés et revisités de façon plutôt convaincante.

Et comme dans son premier long métrage, le réalisateur fait la part belle à l'interprétation, s'appuyant sur des comédiens excellents. Charles Berling, en quinquagénaire désabusé croyant trouver une seconde jeunesse avec sa nouvelle jeune épouse est très subtile, comme à son habitude. Laura Smet sait donner à cette jeune épouse un côté femme fatale qui lui va bien, et demeure une héroïne insondable. Quant à lui, Marc-André Grondin confirme encore une fois, en frère-amant de cette jeune femme, toute son ambiguïté et sa capacité à entrer dans des rages subites avec un talent rare. Pour sa part, Grégori Derangère est parfait de sècheresse, confirme une belle présence, et confirme qu'il ira loin. Dans des rôles moins importants, il faut saluer Dominique Reymond toujours parfaite, et Francis Perrin qui trimballe une mélancolie qui lui va très bien.

Il est très dommage que le dénouement de l'intrigue soit si précipité, et surtout qu'il soit nourri d'une avalanche de rebondissements, qui ne font que nous ramener qu'à un traumatisme originel, ce qui manque un peu d'originalité.

Pour autant, c'est un film que je conseille, pour son style très froid et son interprétation remarquable.

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