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10 août 2010

Droit de passage

Droit_de_passageLa Carte Verte, graal étasunien.

Les États-Unis sont une terre d'espoir pour des milliers d'émigrés de toutes origines. Mais l'espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d'un long processus bureaucratique ; d'autres attendront vainement d'être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d'échange, leur ultime recours. Max Brogan est un agent des Services d'Immigration de Los Angeles. Sa mission : appliquer les lois américaines. Brogan a entre ses mains le sort de milliers d'hommes et de femmes en quête d'une vie meilleure. Lui et son collègue Hamid, comme l'avocate Denise Frankel et son mari Cole sont quotidiennement exposés aux problèmes de l'immigration, et s'en ressentent jusque dans leur vie privée. C'est ainsi qu'ils croiseront les destins de l'ouvrière mexicaine Mireya Sanchez, menacée d'expulsion ; de la soeur d'Hamid, Zahra, en conflit avec une famille traditionaliste ; de la jeune Bangladeshi Taslima Jahangir, soupçonnée de sympathies terroristes pour s'être référée au Coran ; du musicien anglais Gavin Kossef ; de l'actrice australienne Claire Shepard, prête à tous les compromis pour obtenir la précieuse "carte verte" ; de l'adolescent coréen Yong Kim, écartelé entre deux mondes et deux cultures. Autant de cas difficiles, de combats incertains, qui reflètent les challenges de l'Amérique. Autant de conflits, mais aussi autant d'espoirs et de rêves différents à réaliser et à partager…

En dehors de "This film is not yet rated" en 2006, un documentaire intéressant centré sur le comité de classification des films aux USA, le MPAA, je n'ai vu aucun long métrage de Wayne Kramer, ses réalisations précédentes n'ayant pas suscité mon intérêt. C'est donc sans a priori que je suis allé voir "Droit de passage".

Il s'agit d'un alignement racoleur de situations archétypales extrêmes sur l'immigration illégale aux USA. Le ton est mélodramatique, et le propos est moraliste, englué dans une bonne conscience politique regrettable. Ceci étant dit, la réalisation est sobre, et le film offre malgré tout quelques moments forts.

Il n'y a pas grand chose à redire sur la distribution et l'interprétation : Harrison Ford, Ray Liotta, Ashley Judd, Summer Bishil sont très bien. On est heureux de retrouver Cliff Curtis avec sa "gueule de cinéma" a qui ont déjà fait confiance des pointures comme Martin Scorsese, Michael Mann, Danny Boyle, Jane Campion, Roland Emmerich, Darren Aronofski... Mais ce n'est pas encore ici le rôle qui fera exploser sa carrière.

Jim Sturgess, jeune acteur de 29 ans, est celui qui évite à son personnage (Gavin Kossef, le musicien anglais) de sombrer dans la caricature. La scène au bureau de l'immigration, en compagnie du rabbin, est particulièrement savoureuse. Il n'a, depuis 2007, joué que dans des films sans grand intérêt, mais j'espère que son rôle dans "Promised Land" de Michael Winterbottom lui ouvrira des portes.

On y perçoit cependant un portrait de l'attitude des USA face à leurs migrants. Mais c'est sans la subtilité d'oeuvres antérieures, telles "Collision" de Paul Haggis en 2004. On peut songer aussi aux réussites que furent "Rabia" de Sebastian Cordero, et "Sin Nombre" de Cari Joji Fukunaga, tous deux sortis en 2009.

Même si "Droit de passage" est en-deçà de ce qu'on pourrait attendre, il n'en reste pas moins la démonstration de la capacité qu'a le cinéma étasunien à aborder un problème d'actualité sans se voiler la face. Et c'est quand même digne d'intérêt.

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