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27 juillet 2011

Absent

AbsentEmergence et confusion du désir...

Martin se blesse lors d'un cours de natation. Après l’avoir emmené à l’hôpital, Sebastian, son professeur, propose à Martin de le raccompagner chez lui. Mais il n’y a personne. Le professeur n’a alors d’autre choix que de lui proposer de passer la nuit chez lui, sans encore se douter des vraies intentions de son jeune hôte…

Marco Berger, jeune réalisateur argentin, nous propose son second long métrage après le très bon "Plan B", sorti en 2010, et qui lui aussi évoquait la confusion du désir. Ici, nous sommes devant un véritable exercice de style sur le désir, son émergence chez l'adolescent Martin, sa confusion chez l'adulte Sébastian.

Le réalisateur a eu l'excellente idée de construire à la fois une espèce d'introspection sentimentale, et ce qui s'apparente à un thriller. En effet, on est tout de suite happé par le ballet gêné entre cete adolescent qui semble à la fois errer dans sa propre vie et manipuler l'objet de son désir, et cet adulte de plus en plus confus devant l'émergence de nouveaux désir.

Au propos s'ajoute harmonieusement la forme. les images sont très belles, et les corps sont filmés au plus près de l'épiderme, avec une attention et un attachement revendiqués. Cette lenteur évoque une enquête intime minutieuse, glanant toute une somme d'indices des troubles ressentis.

Sebastian est incarné par Carlos Echevarria, que j'avais découvert dans le très bon "Un ano sin amor" d"Anahi Berneri. Il distille avec beaucoup de délicatesse les troubles de son personnage.

Les rôles secondaires sont très effacés. Alejandro Barbero (Juan Pablo, un copain de Martin), Antonella Costa (Mariana, la fiancée de Sebastian) et Rocio Pavon (une copine de Martin) sont très bien, mais le réalisateur a fait le choix de les laisser totalement à l'extérieur des désirs entre Martin et Sebastian. Ce sont presque des ombres.

Javier De Pietro incarne quant à lui un Martin, à la fois déterminé et hésitant. Que ce soit sur son propre désir, ou sur sa volonté de susciter le désir de son professeur de natation, il parvient à maintenir une ambiguïté qui crée toute la tension de son personnage. Ses regards comme ce qu'il ce qu'il regarde accentue à chaque fois cette tension.

C'est très intéressant de voir un film sur le troubles émotionnels et sensuels, surtout lorsqu'un réalisateur décide de mettre face à face, ceux d'un adolescents et ceux d'un adulte. Au-delà de l'homosexualité, le film touche à des sentiments universels, puisque chacun est confronté à ses incertitudes adolescentes, et chacun reste susceptible de ressentir des troubles ultérieurs, au cour de sa vie.

Après un accident fatal, le film revêt une ambiance onirique, où le ballet des corps de Sebastian et Martin, dans les méandres des vestiaires de la piscine, est le point d'orgue des désirs et de la tension qu'ils suscitent, tant chez les protagonistes que chez le spectateur.

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