Reconnaissance de l'Etat de Palestine à l"ONU ?

La Palestine sera-t-elle le 194ème pays reconnu par l'ONU ?

A priori, nous savons tous que non, pour des raisons multiples et complexes, au premier rang desquelles le veto annoncé des USA.

Pour des raisons de calendrier électoral intérieur aux USA, Barack Obama jouerait son éventuelle réélection pour un second mandat s'il approuvait la reconnaissance pleine et entière de la Palestine.

En effet, on se souvient qu'il y a peu de temps, devant le Congrès, Barack Obama a été hué, tandis que dans le même temps, Netanyahou y avait bénéficié de 27 salves d'applaudissements et de standing ovations. Tout est là, ou presque.

Il faut bien comprendre aussi que tout se joue dans un "triangle" USA/Israël/Arabie Saoudite. Les analystes oublie souvent de rappeler combien les USA sont liés - et énergétiquement asservis - à cette dernière, qui à sa façon, tient le diapason qui donne le la de la politique au Moyen-Orient. Il y a aussi des liens historiques entre les USA et l'Arabie Saoudite, qu'il ne faut surtout pas omettre de citer.

Compte tenu de mon âge, tout au long de ma vie, je n'ai entendu parler que de "négociations", qui si certaines fois furent presque abouties, sont restées sans issue, et demeurent des échecs. De la même façon, toute ma vie, j'ai observé la carte que je propose ici, constatant le rétrécissement de ce que pourrait être la Palestine. Je pense aussi à Jean Genet.

Nous, observateurs lointains et ordinaires, même si nous nous attachons à conserver notre libre esprit critique, à être les moins partisans possible, nous demeurons impuissants, constatant cependant que le "multi-latéralisme" pourrait changer la donne, avec les positions de la Chine, du Brésil, de l'Inde... et les modification des positions de la Turquie.

Je comprends aujourd'hui l'initiative du Président palestinien Mahmoud Abbas, qui tente de rester davantage dans la lignée du Fatah et de s'émanciper du Hamas, tachant d'écrire une page d'Histoire, et remettant sur le devant de la scène politique internationale le conflit israélo-palestinien. 

Je ne suis pas "angélique" - mot à la mode - et je n'ignore pas non plus ce qu'est le Hamas, ce que sont ses principes fondamentaux, et les risques monstrueux qu'il pourraient laisser augurer. Mais il faut rappeler clairement que de plus en plus la population palestinienne - et notamment les Gazaouis - ne souscrit plus à l'idéologie du Hamas.

L'Europe est très divisée sur la reconnaissance pleine et entière de la Palestine, ne parvenant pas à parler d'une voix commune, laissant, sans piper mot, l'extrême droite israélienne dire, et même claironner : "un état palestinien est possible... en France, en Espagne ou en Grande-Bretagne, mais pas ici". Comme l'a rappelé ce matin Ivan Levaï sur France Inter, nous devons nous rappeler ces mots de François Mitterrand : "Tant d'histoires pour si peu de géographie".

Pour ma part, j'espère vivement que j'aurai un jour la possibilité de visiter librement Ramallah aussi bien que la Bande de Gaza, et je continue de penser aux Palestiniens, comme aux Israéliens, de part et d'autre d'un mur effrayant, en souhaitant aussi que ces derniers sauront élire le nouvel Yitzhak Rabin, puisque 70% (!) des Israéliens sont pour la création de l'état viable de Palestine.

Si un jour nous admettons que les successives "négociations" ne sont finalement qu'autant de parenthèses (parfois sincères, souvent hypocrites) pour ne guère avancer, ni faire avancer, nous lirons un planisphère avec la Palestine, qui ne sera pas, même à la loupe, trouée, mutilée même, d'une multitude de colonies, et conforme aux lignes définies le 4 juin 1967.