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23 décembre 2011

Non, les Français modestes ne sont pas des "fraudeurs sociaux" ! Preuves à l'appui.

Fraude_socialeLa dextre sémantique de l' "assistanat" et de la "fraude sociale".

En préambule, je tiens à souligner deux choses :

- déjà, je m'inscris totalement en faux devant la dérive du vocabulaire telle que la pratiquent l'actuel locataire de l'Élysée, le gouvernement, l'UMP et les média à leur solde (voir la une très "tendancieuse" du Figaro Magazine). L'assistance relève de deux principes républicains fondamentaux et indiscutables, l'égalité et la fraternité. L'assistance est un acte de notre pacte républicain, et rien ne justifie qu'on veuille la muer en "assistanat", au même titre que les orphelins de l'Assistance Publique ne sont pas des "assistés".

- ensuite, puisque je vais évoquer la fraude, et notamment la "fraude sociale", je tiens à rappeler que dans ces domaines nous sommes devant des données chiffrées approximatives, puisqu'il est impossible de quantifier précisément les fraudes.

1 - La fraude et l'évasion fiscales sont évaluées à 60 milliards € par an (3% du PIB). La fraude sociale est évaluée à environ 450 millions € par an (chiffre validé par Xavier Bertrand qu'on ne pourra suspecter de gauchiste qui minimiserait la réalité), que j'accepte de considérer à 500 millions € par an (il y a toujours incertitude et marge d'erreur), ce qui correspond à plus de 100 fois moins que la fraude et l'évasion fiscales.

2 - Cette fraude sociale est due à 40%-45% par des fraudes aux cotisations (environ 200 millions € par an), ce qui reste du fait des employeurs, et non pas des citoyens lambda. Viennent ensuite les fraudes sur la branche maladie (environ 160 millions € par an), les fraudes sur la branche famille (environ 100 millions € par an) : 90% sont récupérés sur ces deux montants. Enfin viennent les fraudes sur la branche retraites (10 millions € par an sur le régime général ; 9 sur le régime agricole ; 6 sur le régime indépendant.

3 - Concernant le RSA (Revenu de Solidarité Active), je tiens à rappeler, sur la base des données chiffrées données par le Comité National d'Évaluation du RSA" qu'on ne pourra pas non plus suspecter de gauchisme, que :
- 1 million de travailleurs (soit 2/3 des ayants droit) ne le réclament pas ;
- sur 1,8 millions de chômeurs en fin de droits qui ne travaillent pas du tout et qui pourraient donc bénéficier d'un RSA complet, 650.000 ne le demandent pas (soit 1/3 des ayants droit). Il perdent donc, en moyenne, 250 € par mois !

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles des personnes démunies ne réclament pas leur droit à la solidarité nationale, qu n'ont rien à voir avec l'ignorance, mais avec le choix : elles préfèrent "se débrouiller autrement" (40%) ; elles refusent par principe (30%) ; elles n'ont "pas envie de dépendre de l'aide sociale ou devoir quelque chose à l'État" ; etc...

Sur le dos des pauvres, l'État a donc économisé 5,3 milliards € en 2010, ce qui rapproché à la "fraude sociale" évaluée à 500 millions € par an, et sur laquelle on récupère une partie, a de quoi faire bondir, car ce n'est pas la réalité que décrivent l'actuel locataire de l'Élysée, le gouvernement, l'UMP et les média à leur solde.

4 - Concernant la CMU-C (droit à une couverture complémentaire gratuite), il n'y a pas moins de 400.000 personnes qui s'en dispensent. Concernant l'ACS (l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé), c'est encore mieux : 80% de non-réclamations. (Et c'est la même chose pour les tarifs sociaux du gaz ou de l'électricité).

=> Avoir du entendre - "subir" devrais-je dire - la monstrueuse expression "cancer de l'assistanat" dans la bouche d'un Ministre, applaudi par les siens, ovationné par toute la lie électorale jamais aussi heureuse que quand on lui livre des boucs-émissaires, alors même que l'État se sucre délibérément sur le dos des modestes, des démunis et des pauvres, en les soustrayant sciemment à notre effort de solidarité nationale, et ce par paquets de milliards € par an, c'est avoir atteint le degré le plus vil de la représentation politique et le manquement le plus grave à nos impératifs républicains.

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