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La Vie ChonChon
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14 mai 2012

Déménager... pour aller où ?

demenagementIl me faut donc partir...

C'est officiel depuis cette fin de wee-end, je dois déménager dans un délai de six mois. Et cela ne signifie pas uniquement pour moi que je dois quitter mon appartement, mon quartier que j'adore, mais très probablement, que je dois quitter Paris.

Certes, je pourrais espérer un miracle, mais ça ne figure pas dans ma façon d'appréhender l'existence. Je ne crois pas aux miracles, et je ne "crois" pas en général. Je doute fort que la Mairie de Paris puisse me consentir un logement, même modeste, au seul prétexte que je suis humble, invalide et malade.

C'est assez "amusant", puisque pour le coup, "le changement c'est maintenant" va me concerner directement, et pas de la façon la plus agréable. M'éloigner de Paname, mais aussi, de "mon" médecin, de "mon" hôpital.

Compte tenu de ce que sont mes feuilles de paie, il est presque totalement inenvisageable de recourir aux petites annonces d'agences immobilières ou de particuliers. Quant à mon agenda, à mon "réseau", comme tout malade qui va cahin-caha, il s'est rétréci comme peau de chagrin, et tient sur un post-it. Et celles et ceux qui y figurent encore ont pour la plupart des bras aussi courts que les miens.

Faire le siège de la Mairie de Paris, reprendre contact avec MisterNo pour savoir s'il dispose encore de son ancien appartement, essayer du côté de Sister Choube à Nanterre, envisager une co-location (avec qui ?), partir là où les loyers sont en adéquation avec mes revenus...? Autant de perspectives aussi hasardeuses que plombantes.

Étrangement, je me demande si je ne dois pas commencer par la fin, à savoir m'imposer une forme de "protocole compassionnel" (celui de la dernière chance pour les moribonds) et contacter d'abord un garde-meubles. Ensuite, je n'aurais qu'à mouvoir ma modeste couenne et la petite masse de viande et d'os qu'elle enrobe.

Je me rappelle l'été dernier où je fus désolé, à près d'un demi-quintal calendaire, de devoir accepter un petit boulot estival d'homme de ménage dans un hammam, comme un étudiant qui aurait un "job" d'été. Cette année me voici contraint, probablement, d'envisager d'accepter, au moins momentanément, d'être une espèce de bohème contraint.

Mes vêtements, mes chaussures, mes livres, mes DVD, mes souvenirs... tous empilés comme sur cette automobile qui manifestement peine à avancer.

Pourtant, il faut s'y résoudre, je dois partir. Et comme dit le poète Edmond Haraucourt dans "Rondel de l'adieu" (issu de son roman en vers, "Seul", 1890), partir c'est mourir un peu.

Edmond_Haraucourt-Rondel_de_l'adieu

Partir, c'est mourir un peu,

 

C'est mourir à ce qu'on aime :

 

On laisse un peu de soi-même

 

En toute heure et dans tout lieu.

 

C'est toujours le deuil d'un vœu,

 

Le dernier vers d'un poème ;

 

Partir, c'est mourir un peu.

 

Et l'on part, et c'est un jeu,

 

Et jusqu'à l'adieu suprême

 

C'est son âme que l'on sème,

 

Que l'on sème à chaque adieu...

 

Partir, c'est mourir un peu.

 

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