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19 août 2012

Comme un homme

Comme un homme

L'Âge Bête.

Louis (Émile Berling), 16 ans est le fils du proviseur Pierre Verdier (Charles Berling) de son lycée. Son meilleur ami, Greg (Kevin Azaïs), est sous la menace d’un renvoi définitif après avoir agressé sa jeune prof d’anglais, Camille (Sarah Stern) dont c'est la première année de métier. Pour se venger, il décide de la kidnapper.

Louis devient complice en fournissant les clés d’un cabanon de famille isolé sur un îlot, dans les marais. Ligotée, humiliée, Camille est emprisonnée. Ils doivent la libérer le lendemain matin, mais Greg ne vient pas au rendez-vous…

Après les intéressants "Le coup de la girafe" en 2003 avec Sandrine Bonnaire et Claude Rich, puis "L'empreinte de l'ange" en 2008 avec Sandrine Bonnaire et Catherine Frot, Saffy Nebbou nous propose une adaptation de "L'Âge Bête" un roman de Pierre Boileau et thoma Narcejac, paru dans les années 1970.

Il s'agit d'un dramatique parenthèse initiatique, une chronique de l'émancipation, où la paternité tient lieu de thème central : le fils, devant sa captive, doit assumer une espèce de rôle de père, devant pourvoir à ses besoins. Mais c'est plus que cela, puisque le film tient aussi du film noir à suspense, du drame psychologique, avec en filigrane une atmosphère aux confins du fantastique.

C'est une bonne idée, pour mettre en valeur la relation père-fils, entre complicité et rivalité, que d'avoir choisi Charles et Émile Berling. Ce dernier commence de pouvoir affirmer une filmographie intéressante : "Les Hauts Murs", "Soit je meurs, soit je vais mieux", "L"heure d'été", "Un conte de Noêl", "Orly".

Il n'y a rien à redire du reste de la distribution, avec le très bon Kevin Azaïs (découvert dans "La Journée de la Jupe" aux côtés d'Isabelle Adjani et Denis Podalydès), Sarah Stern (qui figurait déjà au générique de "L"empreinte de l'ange" du même Saffy Nabbou), Mireille Perrier, Patrick Bonnel, Pierre Lottin.

Alors certes, les enjeux dramatiques et affectifs sont ici très classiques, mais Saffy Nabou les épice en proposant des cadrages très étudiés (des gros plans superbes, même s'il abuse un peu sur la beauté des cils de Émile Berling), en faisant du marais poitevin un magnifique personnage du film (tel Tavernier filmant la Louisiane, par exemple), et en portant un regard intelligent sur ses protagonistes.

En dépit de ses qualités nombreuses et indéniables, j'ai trouvé que le film manquait un peu de passion et d'ambiguïté, étouffant trop selon moi les affres de la jeunesse bouillonnante, souvent "au bord du gouffre" (hommage très personnel à David Wojnarowicz). Mon goût pour les situations extrêmes, probablement... admirateur que je suis de Jérôme David Salinger et de Jean-René Huguenin.

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