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17 décembre 2012

Les Bêtes du Sud Sauvage.

Les bêtes du sud sauvage

Apprendre la vie...

Hushpuppy (Quvenzhané Wallis, épatante), 6 ans, vit dans le bayou avec son père Wink (Dwight Henry).

Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs.

Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir, avec leurs amis Jean Battiste (Levy Easterly), Walrus (Lowell Landes), Little Jo (Pamela Harper), Melle Bathsheeda (Gina Montanna), etc... à la recherche de sa mère disparue.

Entre odyssée fantastique, fable naturaliste et film apocalyptique, le jeune cinéaste Ben Zeitin invite à une expérience cinématographique unique : choc visuel garanti tant les images sont magnifiques ; interprétation hors norme de la petite Quvenzhané Wallis et de celui qui joue son père avec beaucoup de sensisibilité, Dwight Henry ; un défilé de "tronches de cinéma" interprétant des oubliés de la société actuelle avec une délicatesse rare ; un propos difficile intelligemment traité avec nombre de trouvailles...

S'inspirant très probablement de Terrence Malick (on y reconnait le lyrisme d'une mise en scène qui célèbre les splendeurs comme les violences de la nature), Benh Zeitlin bricole un cinéma qui à la fois montre la fin d'un monde sous la forme d'une fable post-apocalyptique et la sublime résistance humaine. A travers les yeux d'une gavroche de Louisiane, magiquement incarnée par Quvenzhané Wallis, ces "Bêtes du Sud Sauvage" remettent, sans bondieuserie mais avec une poésie mystique saisissante, les pendules du monde à l'heure... de l'humanité.

"Les Bêtes du Sud sauvage" est une oeuvre hypnotique, une expérience sensorielle qui, mieux que de longs discours, parvient à transmettre quelque chose d'essentiel : une leçon de vie sans discours pontifiant, sans moralisme éculé.

L'ensemble, traversé de réminiscences de la magie jazz de la Nouvelle-Orléans constitue un film superbe. 

Et il est fort difficile, même si le réalisateur à l'évidence "manipule" le public, de critiquer ce qui s'apparente peut-être à de la démagogie en présentant l'élan de résistance et de solidarité qui se construit et se renforce du côté des damnés de la terre.

Le film est déjà couvert de prix (Cannes, Sundance, Deauville, Londres, Los Angeles...), et pour autant, il n'y a pas lieu de s'en méfier, ni surtout d'hésiter à aller le voir, au moins pour son incontestable beauté, à l'heure où tous les premiers longs métrages font oeuvre d'un minimalisme... parfois racoleur.

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