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10 février 2013

Wadjda

Wadjda

Du féminisme en Arabie Saoudite...

Wadjda (Waad Mohamed), douze ans, habite dans une banlieue de Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Bien qu’elle grandisse dans un milieu conservateur, c’est une fille pleine de vie qui porte jeans et baskets, écoute du rock et ne rêve que d’une chose : s’acheter le beau vélo vert qui lui permettra de faire la course avec son ami Abdallah (Abdullarahman Al Gohani).

Mais au royaume wahhabite, les bicyclettes sont réservées aux hommes car elles constituent une menace pour la vertu des jeunes filles.

Wadjda se voit donc refuser par sa mère (Reem Abdullah), déjà très préoccupée par le mariage de son mari (Sultan Al Assaf) avec sa seconde épouse, la somme nécessaire à cet achat.

Déterminée à trouver l’argent par ses propres moyens, Wadjda décide alors de participer au concours de récitation coranique organisé par son école, dirigée par la sévère Madame Hussa (Ahd), avec pour la gagnante, la somme tant désirée.

En Arabie Saoudite, il n'y a aucune salle de cinéma officielle, et très peu de films y ont été réalisés, comme en témoignent les propos de la cinéaste Haifaa Al Mansou : "L’Arabie Saoudite est un pays sans salle de cinéma et qui proscrit le cinéma. Mais mon père nous a facilité l’accès aux films, et nous avions de nombreuses soirées familiales où nous regardions des films tous ensemble. J’aimais tellement ça, mais je ne me serais jamais imaginé finir réalisatrice, et encore moins la première femme réalisatrice en Arabie Saoudite !"

"Wadjda" est le premier long métrage saoudien réalisé au coeur du Royaume, les précédents films saoudiens ayant été tournés dans d'autres pays, comme les Emirats Arabes Unis. L'événement est d'autant plus mémorable que c'est un film mis en scène par une femme. est la première femme cinéaste d'Arabie Saoudite. Son travail, dans son pays, suscite à la fois l'admiration et la controverse, puisqu'elle évoque souvent des sujets tabous. Elle tente notamment d'incarner la voix des femmes saoudiennes, dont les conditions de vie sont habituellement passées sous silence. Cependant, elle précise bien qu'avec "Wadjda", elle n'a jamais cherché à être dans la caricature, qu'il s'agisse des personnages de femmes ou d'hommes : "Les femmes et les hommes sont dans le même bateau, tous soumis à la pression de la société pour se comporter d’une certaine façon, forcés à agir avec les conséquences du système à chaque décision prise."

Le film est aussi en partie autobiographique puisque la réalisatrice confie volontiers que lorsqu'elle était enfant, son père, leur prodiguant, à elle et à ses frères, une éducation très libérale, leur avait offert un vélo, qu'elle avait choisi de couleur verte, tout comme celui que convoite l'héroïne du film.

Les acteurs du film sont exclusivement saoudiens, comme l'explique la réalisatrice : "Il était important pour moi de travailler avec un casting entièrement saoudien, de raconter cette histoire avec des voix authentiques que le film offre une vision intérieure unique de mon pays à travers ces thèmes universels que sont l'espoir et la persévérance."

Cette ode à la liberté possède un souffle extraordinaire sans pour autant nier les difficultés de femmes très surveillées. C'est surtout un excellent film, de ceux dont on sort avec l'impression qu'on nous a ouvert une fenêtre sur le monde. "Wadjda" est très finement écrit, les acteurs et actrices sont au diapason. "Wadjda" est un excellent film. Pour l'Arabie Saoudite, mais plus encore pour la cause féminine et pour le cinéma, ce coup d'essai est un coup de maître.est une petite merveille d'intelligence.

"Wadjda" rayonne telle une pépite qui vaut bien plus qu'un puits de pétrole. A voir absolument !

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