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1 mars 2014

Des César pour… la télévision !

César TV

Et le cinéma alors ?

J'étais déjà tellement ahuri et affligé par la sélection des films en lice pour les César, que je ne suis évidemment pas surpris d'être très déçu par le Palmarès.

En effet, du côté des films français, je ne m'explique toujours pas de l'absence de :
"La fille de nulle-part" de (et avec) Jean-Claude Brisseau, avec Virginie Legeay ;
"Camille Claudel 1915" de Bruno Dumont, avec Julette Binoche ;
"Vandal" de Hélier Cisterne, avec Zinedine Benchemine, Chloé Lecerf et Émile Berling ;
"Les rencontres d'après minuit" de Yann Gonzalez, avec Nicolas Maury, Niels Scheiner, Éric Cantona... ;
" Queen of Montreuil" de Solveig Anspach avec Florence Loiret-Caille.

Je m'étais (un peu) consolé avec, en vrac, la sélection de "Guillaume et les garçons, à table !", "La vie d'Adèle, chapitres 1 & 2", "L'inconnu du lac", "9 mois ferme" (j'aime Albert Dupontel), Olivier Gourmet, ...

Bien sûr que Guillaume Gallienne mérite son César du "Meilleur Acteur" (il est du niveau de Michel Fau quand même !), Adèle Exarchopoulos celui du "Meilleur Espoir Féminin", Pierre Deladonchamps celui du "Meilleur Espoir Masculin" (même si Vincent Macaigne...), Adèle Haenel celui de la "Meilleure Actrice dans un Second Rôle"... Je ne peux aussi que féliciter les interventions "politiques", sur le racisme, l'anti-judaïsme, l'homophobie et les soutiens aux intermittents du spectacles dont le MEDEF - par la voix de Pierre Gattaz - semble voiloir la disparition.

Oui mais voilà, ce que je constate, c'est qu'un film, soit il est calibré pour la télévision, soit il ne m'est pas, et que ça semble déterminer l'obtension ou non d'un César, jusqu'à cumuler, "Meilleur Premier Film" et "Meilleur Film" sur le même titre : c'est totalement débile ! Et encore une fois, j'adore Guillaume Gallienne, et j'ai beaucoup aimé "Les garçons et Guillaume, à table !" De la même façon, on lui donne le César du Meilleur Montage, comme si "L'Inconnu du Lac", "La Bataille de Solférino" (une prouesse !), "La Vénus à la Fourrure" n'existaient pas. À tel point que Roman Polanski - quand même ! - a semblé s'excuser de recevoir le César du "Meilleur Réalisateur".

À moins que que, mais je n'ose y croire, que Guiraudie et Kéchiche aient été écartés du palmarès parce que leurs protagonistes sont homosexuel-le-s, tandis que Gallienne, lui, a le bon goût de confirmer son hétérosexualité...

Par ailleurs, il faudrait donner la fessée à ceux qui ont écrit les textes et les "blagues" de Cécile de France, qui malgré tout son talent, a eu bien des difficultés à débiter de telles âneries, et on la comprend.

Maintenant, il faut se poser sérieusement, comme l'a fait Vincent Maraval, la question de savoir si oui ou non la France continue d'aimer et d'aider les films de cinéma, ou si elle va continuer longtemps de débiter à un rythme de stakhaniviste des super-téléfilms, supposés être des "comédies", qui n'ont jamais vu le moindre scénariste, simplement voués à remplir les grilles de programmes des grandes chaînes, Arte mise à part. Pensez qu'aux USA, si les scénaristes s'arrêtent de bosser, Hollywood et la plupart des chaînes de télévision n'ont plus rien à proposer ! On aimerait qu'en France les scénaristes soient eux-aussi sérieusement reconnus. Ça permettrait de produire de meilleurs films, de nous éviter tous ces boulets qui encombrent les salles - même le "grand-public" commence de les bouder, c'est dire ! - et aussi de produire des séries TV dignes de ce qui se fait partout ailleurs.

Il fut un temps où on pouvait se consoler en se disant, "c'est pas grave, le film/l'acteur/l'actrice... a quand même été sélectionné, c'est déjà une belle reconnaissance", mais ce temps-là est révolu, même si les exceptions Guiraudie (qui semble avoir été ignoré) et Kéchiche (qui semble avoir été carrément boucotté) l'ont été. 

"L'art doit discuter, doit contester, doit protester". George Pompidou.
Alors de deux choses l'une, ou le cinéma demeure le 7e Art, ou c'est de la télévision. S'il demeure un Art, il est du devoir de l'État de le populariser sans le niveler par le médiocre, parce que les citoyens y ont droit. La culture est un droit. L'Art n'est pas pour les "intellos" comme le prétendent tous les tenants de l'avachissement intellectuel généralisé et l'aliénation, il est pour tous, au plus haut niveau possible.

"Nom de bleu !"

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